17.5.05

Y a-t-il un risque de "mise à mort" de la Sécurité sociale ?

Les étatistes de droite et de gauche sont tous en faveur de la continuation du racket social et de la spoliation des actifs au nom de la solidarité, c'est-à-dire du droit de voler par la force les productifs au bénéfice des assistés et des parasites politiques et syndicaux (avec la vaseline collectiviste qu'il faut pour faire passer la chose : "justice sociale", "cohésion sociale", "partage des fruits de la croissance", etc.).

J'ai remarqué qu'ils n'adoptent jamais une attitude rationnelle (faute sans doute d'un minimum de culture économique, scientifique et juridique, ou simplement d'honnêteté) mais font toujours appel à l'émotionnel et aux peurs irraisonnées : "ultra-libéralisme", "loi de la jungle", "darwinisme social", ou bien "invasion des produits étrangers", "dumping social", "capitalisme sauvage" autant de phantasmes pour ceux qui voient l'argent comme le diable (pourtant ils ne crachent pas sur l'argent volé), l'économie comme un jeu à somme nulle et l'entreprise comme le centre de l'enfer capitaliste, enfer contre lequel la mission du gentil Etat et des gentils fonctionnaires est de lutter sans relâche - bref, une vision manichéenne qui reflète une profonde incompréhension de la société moderne et des rapports entre les individus.

J'ai trouvé sur le web un article écrit par un chevènementiste (puisque c'est ainsi qu'on appelle les socialistes à tendance nationaliste) : Le TCE, le droit européen et le risque de mise à mort de la Sécurité sociale. Son auteur est un médecin cardiologue qui s'exprime souvent sur des forums tels que fr.soc.politique pour nier la fin du prétendu "monopole" (ce qui ne l'empêche pas d'être travaillé par le doute, comme on va le voir !).

On sent quand même une forte inquiétude dans son propos, comme s'il pressentait que l'édifice soviétique français commençait à se lézarder sérieusement... Certes, les étatistes ne sont pas à une approximation près, alors tentons de rectifier ce qui peut l'être :
  • « C’est à la suite du rapport de la mission de Michel Rocard " Mission Mutualité et Droit Communautaire " (1999) commandé par Lionel Jospin que la France s’est mise en conformité aux directives européennes » : c'est surtout avec l'action du MLPS et des menaces de condamnation que la France a agi après avoir traîné les pieds pendant presque 10 ans.
  • « certains réclament la fin du " monopole " » : non, certains sont déjà sortis du prétendu "monopole" pour aller s'assurer ailleurs (il y en a plusieurs sur notre forum)
  • « Mais, si les ultra-libéraux prétendent, avant même que la Constitution ne soit ratifiée, que l’on peut " sortir " de l’assurance maladie de la Sécurité sociale, ils se gardent bien d’expliquer à leurs lecteurs ce que cette éventualité leur coûterait à terme en matière de primes d’assurance... » : tout aveuglé par sa confiance dans la sécurité sociale nationale de service public et obligatoire, l'auteur n'a même pas cherché à se renseigner. Il se rendrait compte que tout le monde y gagnerait, même les smicards. Voir plusieurs témoignages sur mon blog.
  • « le TCE viendra apporter la pièce du puzzle qui manquait pour achever la privatisation » : la sécu est déjà privée, nul besoin de la privatiser. Tout ce qu'on demande c'est le respect de notre liberté de choix.
  • « on peut alors craindre que la cotisation patronale à l’assurance maladie puisse être transformée en prime d’assurance maladie versée à des assureurs privés, ce qui correspond en tous points aux projets du Medef de 2001 dans sa Nouvelle architecture de la sécurité sociale » : certainement pas, il suffit de lire leurs propositions pour voir que le MEDEF est opposé à tout véritable changement. Dans les propositions du MEDEF : cotisations proportionnelles au revenu, perception des cotisations par l'Etat, panier de soins remboursé à 100%, donc rien de nouveau. La seule nouveauté (qui n'en est pas une puisque c'est déjà possible) : des opérateurs de soins privés qui pourraient offrir des couvertures complémentaires.
Alors, y a-t-il un risque de "mise à mort" de la Sécurité sociale, cette arnaque à la Ponzi ? Nul besoin d'en référer à la loi d'escalade éristique (croire que par la force on peut transformer ses désirs en réalité, alors que toute "solution" politique à un problème ne fait que l'aggraver) pour comprendre que tout système oppressif ne peut prolonger son existence que par un surcroît de contrainte, jusqu'à atteindre ses limites, qui sont celles du principe de réalité, circonstance qui provoque alors sa disparition (on ne peut pas perpétuellement être en déficit ni augmenter perpétuellement les prélèvements).

Personne n'a mis à mort l'Union soviétique, elle est morte de sa belle mort, et personne aujourd'hui ne semble la regretter sauf quelques nostalgiques du goulag. Il en sera de même pour la sinistre SS, construction contre nature, dont les jours sont comptés, et le mensonge étatique actuel n'y changera rien.
 

1 commentaire:

Laure Allibert a dit...

Dont acte, le lien internet suivant attribue pourtant l'article à Elie Arié :

http://www.vivelarep.org/chroniques/display.php?id=28&begin=0

Le TCE, le droit européen et le risque de mise à mort de la Sécurité sociale… Par Elie Arié, Le 13 Mai 2005

La sécu est **déjà** morte, plusieurs personnes l'ont quitté, et de façon tout à fait légale (vous pouvez venir sur notre forum pour discuter avec elles).